Étude des faillites - opinion
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Étude des faillites - opinion

Les huit premiers mois de cette année, le nombre de faillites a baissé de 6,3%. En juillet et en août, 18% de faillites en moins ont été enregistrées. Il serait prématuré de se laisser aller à l’euphorie, mais observées de très près, les statistiques révèlent de très nombreuses différences.

La nouvelle étude des faillites indique ainsi beaucoup de différences régionales. De bons chiffres en Flandre, d’excellents résultats à Bruxelles, mais des développements négatifs en Wallonie. Et aussi : des contradictions notoires s’observent également au sein des régions. Comme en Flandre par exemple : d’excellents chiffres en Flandre orientale, mais des résultats moins bons en Flandre occidentale. Et pour corser le tout : en Flandre orientale, l’arrondissement de Sint-Niklaas se fait remarquer par 19% de faillites en moins, mais Alost voit augmenter son nombre de faillites de 16%...

Mais il n’y a pas de quoi se sentir soulagé

Dans les circonstances actuelles, il faut donc replacer chaque chiffre dans son contexte et rester prudent pour tirer les conclusions. Mais c’est un fait : globalement, les choses vont un peu mieux. Ou, pour être plus précis : la situation n’évolue plus dramatiquement dans la mauvaise direction. Avec ‘seulement’ 7.093 faillites (- 6,3%) durant les huit premiers mois, notre score n'est plus aussi mauvais qu’en 2013, où 7568 faillites avaient été prononcées.

Mais même avec cette amélioration, nous sommes encore loin des meilleures années, 2006 et 2007, avant que la crise ne se déclenche, lorsque personne ne se faisait de soucis. En 2006, les dossiers de faillite étaient au nombre de 4908, et en 2007, ils n’étaient qu’au nombre de 4783 ‘seulement'. Il n’y a donc pas de quoi éprouver un sentiment de soulagement. Il faut partir du principe que ces chiffres améliorés font suite à une année vraiment catastrophique et que dans ce sens, le nombre de faillites reste vraiment très élevé.

Différences régionales

Les différences régionales doivent être suivies de près aussi. La contradiction entre la Flandre et la Wallonie, en particulier, est manifeste. Avec 'seulement’ 3599 faillites, la Flandre s’améliore de 5% par rapport à l’année dernière. Mais la Wallonie a poursuivi sur sa tendance descendante, avec 4,5% de faillites en plus.

Ce cycle opposé que suivent la Flandre et la Wallonie n’est toutefois pas surprenant. Quand la situation se restaure, c’est toujours en Flandre que s’opèrent d’abord les nouveaux développements conjoncturels. La Wallonie doit ensuite la rattraper. Mais cela fonctionne dans les deux sens. Lorsque la situation se dégrade, la Wallonie reste épargnée bien plus longtemps que la Flandre.

Flandre contre Wallonie

Ces deux mouvements opposés ont été observés souvent dans le passé. Les différences entre les régions et les arrondissements de Wallonie et de Flandre s’expliquent en grande partie par les différences structurelles qui caractérisent toujours l’infrastructure économique des deux régions. L'économie wallonne est toujours très axée sur les entreprises de production après de nombreuses années de crise économique. Ce sont des entreprises qui rencontrent généralement toujours des difficultés sur le plan de l'achat des marchandises ou des coûts du personnel, et qui adoptent une position défensive vis-à-vis de la concurrence.

La Wallonie fait, notamment dans le cadre du plan Marshall, des efforts appréciables pour reconstruire le paysage économique, mais les résultats ne sont pas encore très notoires. La Flandre, en revanche, est le pays des PME et des entreprises de service. Celles-ci réagissent assez souplement aux défis de la crise et sont relativement avancées dans la transformation du tissu économique. Ces contradictions se retrouvent également dans les différents chiffres des demandes de faillite.

Les entrepreneurs doivent rester vigilants

Mais bon : l’espoir fait vivre. C’est certain.  Si vous avez interprété correctement les premiers signaux de la reprise économique, vous verrez vos conclusions confirmées par les résultats de la nouvelle étude sur le comportement de paiement, qui sera publiée la semaine prochaine. Elle comporte également des chiffres positifs. Le nombre de défauts de paiement, les paiements qui ne sont pas effectués 90 jours après l'échéance, diminue sensiblement aussi.

L’entrepreneur actuel doit en tout cas rester vigilant.  Il y a inévitablement un lien fort entre les demandes de faillite et le comportement de paiement. Les clients qui ne paient pas leurs factures à temps, créent à terme des réactions en chaîne pouvant aboutir à la faillite. Tous ceux qui sont responsables dans l'entreprise du credit management, des informations de marketing et de l'analyse des risques, doivent comprendre que les conséquences de la crise peuvent toucher leur entreprise. Les entreprises qui veulent se développer prennent des mesures suffisantes pour éviter les surprises désagréables. En prenant des accords avec les clients concernant les délais de paiement, en recueillant régulièrement des informations sur l'état de santé des acheteurs et en s'armant contre les pratiques qui dérèglent le trafic des paiements.

Pour un complément d’information sur les faillites, consultez également notre page des faillites.

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