Kruispuntbank van Ondernemingen: basis voor verkeerde interpretaties
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La Banque-Carrefour des Entreprises, le départ de mauvaises interprétations

La Banque-Carrefour des Entreprises (BCE) est une base de données certes utile, mais qui ne reflète pas correctement le paysage des entreprises dans notre pays. Cette perception erronée peut avoir des conséquences dangereuses pour la politique économique en Belgique, et par conséquent, pour l’ensemble des entrepreneurs belges. 

Politiques, organisations de la société civile et journalistes utilisent aujourd’hui la Banque-Carrefour des Entreprises pour se faire une idée du paysage des entreprises belges. La BCE est un instrument utile, car elle permet à quiconque de, par exemple, rechercher gratuitement un numéro d’entreprise. On omet toutefois trop souvent qu’elle ne reflète pas fidèlement la situation économique en Belgique. Autrement dit, ceux qui se basent uniquement sur la BCE risquent de partir d'interprétations erronées.

Plus de 1,3 million de numéros d’entreprise

Un exemple : au début de cette année, la base de données comptait 1 358 170 numéros d’entreprise actifs. Certains en concluent par conséquent qu’il existe plus de 1,3 million d’entreprises actives en Belgique. Une conclusion erronée, puisqu’elle ne tient pas compte des entités économiques qui, dans les faits, ne sont pas des entreprises. Ou mieux encore : qui n’exercent pas d’activité économique réelle.

Ainsi, la BCE reprend aujourd’hui près de 11 000 institutions publiques, comme les ministères, CPAS et zones de police. Y sont également représentées quelque 140 000 A.S.B.L., plus de 70 000  associations de copropriétaires et près de 130 000 professions libérales. Par ailleurs, la BCE répertorie près de 10 000 entités, dont l’intitulé qui les décrit le mieux est encore celui d’« autres formes juridiques » et qui recouvre notamment les monts-de-piété. Bien entendu, rien n’empêche les entités susmentionnées de faire preuve d’entrepreneuriat, mais il serait erroné de considérer, disons, une zone de police ou un club d’échec comme une « entreprise ».

Lisez aussi: Ébauche de définition du monde des entreprises belges

Une source insuffisante pour les études

« Et alors ? », vous dites-vous sans doute déjà. « Quelle peut bien être l’incidence de cette interprétation erronée pour mon entreprise ou ma stratégie ? » Elle est considérable, lorsque l’on sait que la BCE est souvent la seule source de nombreuses études à propos de l’économie belge. Les conclusions tirées sur cette base sont donc parfois très éloignées de la réalité. Comme l'illustre l’exemple suivant.

Si nous mettons les chiffres disponibles cette année en regard de ceux de l’année précédente, nous constaterons directement une augmentation de 6,62 pour cent dans le nombre d’entités. Certains chercheurs et journalistes en concluent qu’il s’agit là des volumes venus gonfler le tissu économique belge en 2014. S’agit-il dès lors d’une excellente nouvelle pour notre économie ou d’une belle erreur ? Malheureusement, la réponse est la deuxième option...

Une croissance ne reflétant pas celle de l’économie

Une analyse plus approfondie montre en effet que la Banque-Carrefour des Entreprises mène depuis quelques années une opération de rattrapage. Certaines entités, qui existent parfois pourtant depuis 10 ans, viennent seulement d’être ajoutées à la base de données. L’augmentation du nombre de numéros d’entreprise enregistrés auprès de la BCE n’a donc absolument rien à avoir avec la croissance économique réelle en Belgique.

Cette mauvaise interprétation a toutefois des conséquences non négligeables. Si nous partons du principe que plus de 1,3 million d’entreprises sont actives en Belgique et que le nombre d’entreprises a augmenté de plus de 6 pour cent l’année dernière, nous créons une perception erronée au sein de l’opinion publique. Pourtant, c’est cette perception qui sert de base au gouvernement comme à la société civile pour la détermination de leur politique.

Des erreurs nombreuses : doublons, entreprises en faillite, etc.

Enfin, il ne faut pas se fier à la seule BCE pour inventorier le paysage des entreprises belges car elle contient de nombreuses erreurs. Bien que la Banque-Carrefour puisse être utile en tant que source, la base de données présente également de nombreux manquements. La BCE contient trop d’entreprises dormantes, de doublons ou d’entreprises entre-temps déclarées en faillite. À titre d’exemple, nous savons que certaines entreprises mentionnées comme « actives » dans les registres de la BCE ont parfois fait faillite depuis des dizaines d’années. Dans le même temps, nous constatons régulièrement que les entreprises nouvellement créées mettent du temps à y figurer.

Une image trop édulcorée de l’économie

Il serait dès lors recommandé, et même essentiel, de veiller à disposer d’un aperçu correct du paysage des entreprises belges. La BCE telle qu’elle existe à ce jour ne suffit pas comme unique source pour s’en faire une image fidèle.

Personne ne me contredira si j’affirme que les entreprises déterminent en grande partie le développement actuel, mais aussi futur, de notre société. Lorsque nous parlons de croissance économique, nous pensons en premier lieu aux entreprises. Mais si les entreprises ne sont pas clairement répertoriées dans la base de données, les politiques risquent de se faire une image trop favorable de notre économie. Cette situation peut entraver la prise de mesures adéquates, dont les entrepreneurs ont aujourd’hui énormément besoin.

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